Edito

15/07/2008

Non décidément, le Grand Soufflet n’est pas un festival comme les autres.

Tout d’abord le choix de mettre en valeur un instrument qui traîne ses boulets et ses boulettes, luttant toujours désespérément contre la « génération Beatles » et mordicus contre les bien-pensants des musiques « branchouilles ».

Et comme disait Pierre Desproges  : « Pourquoi le mépris ? Pourquoi le dédain ? Où est Dieu ? Que fait la police ? Quand est-ce qu’on mange ? »

Nous, ce qui nous intéresse c’est ce qui a été, ce qui est et ce qui sera.
Quelle prétention !

Rendre un hommage au Père Jean de Guémené-Penfao grand sonneur de « Bouèze » disparu en 1995 que j’ai eu la chance de côtoyer, et faire évoluer dans le même événement ce diable de Gurzuf, accordéoniste biélorusse punk-rocker venu d’une autre planète.

Mais bon sang serions-nous devenus fous ?
Pourquoi trouvons-nous Dave Munnelly, respectueux musicien de la tradition irlandaise en compagnie du projet « Meet MisterGreet »de Pascal Contet et du collectif de vidéastes indonésiens Video Babes de surcroît en collaboration avec le festival électro rennais Electroni[K] et la scène de musiques actuelles de l’Antipode ?

« Le Grand Soufflet ? c’est la fête de l’accordéon ! » diront certains, certes oui ! C’est la fête de l’accordéon, mais nous, nous l’explosons la fête de l’accordéon, nous la triturons, la malaxons, la faisons disjoncter !

Nous sommes prêts à le maltraiter notre accordéon, le passer aux Washing Machines, dans les ordinateurs, les usines à gaz et les chaudières à fioul, les synthétiseurs et les tondeuses à gazon ou les sirènes de pompier s’il le faut.

Et si vous rencontrez par le plus grand des zazars un accordéoniste de la planète Pluton jouant dans un concept transneptunien un air de son plutoir (là on ne peut pas dire terroir) prévenez-nous, sa musique nous intéresse, on l’invitera en 2009 !

« On n’a quand même pas pris la Bastille pour en faire un opéra ! » (Pierre Desproges)

ETIENNE GRANDJEAN

Directeur artistique

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